samedi 16 mars 2013

Actualité Mars 2013: Peggy Ferron-Callot aux Photographiques du Mans.

La série photographique "Entre terre et saveurs" de Peggy Ferron-Callot est exposée aux Photographiques du Mans du 9 au 31 mars 2013.
http://www.photographiques.org/

http://actuphoto.com/23810-les-photographiques-du-mans-font-leur-festival.html

Escapade au Mans: accueil sympathique et très chaleureux, beaucoup spectateurs et des retours positifs…
Quelques images de l'exposition au Centre des Expositions Paul Courboulay.
Peggy Ferron-Callot "Entre terres et saveurs"
Marine Foissey "Impressions"
Romain Leblanc ‘‘Le dernier repas’’

fiche technique exposition "manger"

Peggy Ferron-Callot / Entre terre et saveurs
9 images de la série « fusions » , format 27,5 x 27,5 cm encadrées.
13 images de la série « diptyque » , format 27,5 x 50 cm encadrées.
Tirages d’exposition couleur réalisés sur papier RC ILFORD avec contrecollage dibond + chassis ou caisse américaine.


Yann de Fareins / Alerte rouge
8 tirages argentiques papier barythé noir et blanc, format 80 x 80 cm.

Norbert Leroy / La vie est simple… et la vie continue 
15 tirages argentique couleur, format 24 x 30 cm.

Hervé Parain / Plus vrai que nature
10 tirages couleur jet d’encre sur papier fine art, format 20 x 20 cm.

Antoine Picard / Agricultures urbaines

12 tirages couleur jet d’encre sur papier fine art, format 40 x 50 cm.

Catherine Tauveron / Spiruline
14 tirages jet d’encre couleur sur papier semi-mat, format 40 x 60 cm.
 

vendredi 1 mars 2013

Six photographes s’interrogent sur le rapport qu’entretient notre société avec l’alimentation.

Le projet photographique “manger” est né de la rencontre de six photographes du Gard qui s’interrogent sur le rapport qu’entretient notre société, mais aussi chacun personnellement, avec l’alimentation.
Chaque proposition repose sur une perception et une sensiblité singulières, car “manger” fait partie de nos simples activités quotidiennes… et cependant nous renvoie aux questions complexes d’un monde en mutation.


Peggy Ferron-Callot / Entre terre et saveurs

Je me suis intéressée au cuisinier Michel Bras et à son rapport à la nature. Son travail culinaire prend sa source au coeur même de son environnement : l’Aubrac. Tout comme le jardinier cultive sa terre et fait pousser ses légumes, le cuisinier transforme et joue avec les saveurs, les formes, les matières et les couleurs.
Le jardinier comme le cuisinier “inter-sont” avec la terre ; notre mère nourricière.

Yann de Fareins / Alerte rouge
Cette idée m’est venue il y a quelques années en regardant un beau paysage agricole : “si la nature polluée se teintait durablement de rouge nous prendrions mieux conscience de la portée de nos actes, nous serions effrayés par les dégâts que nous causons.” Il s’agit donc de photographier des paysages et de faire apparaître en rouge ce que je considère comme contraire à l’écologie alimentaire. Ainsi par exemple des cultures productivistes chargées d’engrais et de pesticides.

Norbert Leroy / La vie est simple… et la vie continue
La vie était simple, rythmée par les quatre repas de la journée : petit déjeuner à 8h, déjeuner à midi tapant, goûter à 16h et dîner à 19h. Alimentation rustique, répétitive. Cette horloge journalière, parfaitement rodée semblait éternelle. Et puis, et puis... un jour l’horloge se détraque, la santé défaille, c’est l’hospitalisation... La froideur des perfusions, de l’oxygène, la prise de médicaments qui désormais rythme le temps : un véritable cataclysme émotionnel. Le retour à la maison arrive enfin, plus jamais la douce horloge, une autre s’est installée... et la vie continue.

Hervé Parain / Plus vrai que nature
A l’œuf sorti du nid colle la fiente et la paille. La pomme dans le fruitier se ride, n’est-ce pas une Bournette ? Après quelques minutes dans l’eau chaude, les grandes feuilles du thé vert retrouvent presque leur aspect au moment de la cueillette. Quelle est la variété de ce chou si finement frisé ? Une vision différente de celle de l’alimentation standard que l’on nous propose communément, loin du lisse et parfait, du génétiquement uniforme, du sans goût d’un bout à l’autre de la planète.

Antoine Picard / Agricultures urbaines

On assiste aujourd’hui dans de nombreuses agglomérations à la volonté de maîtriser l’étalement urbain et de conserver des espaces agricoles en périphérie. J’ai souhaité faire l’expérience de ces paysages. La frontière de la ville et de la campagne tend à y devenir poreuse, et se constitue davantage en un dégradé. Ces territoires deviennent comme un espace habitable idéal, celui de la réconciliation du sauvage et du civilisé, comme un éden retrouvé.

Catherine Tauveron / Spiruline

La spiruline déclarée “aliment capital” par la FAO pourrait à l’avenir contribuer à résoudre les défis alimentaires et environnementaux de  l’humanité. Cette micro-algue a des vertus nutritionnelles exceptionnelles : elle permet de produire 20 fois plus de protéines à l’hectare que le soja et nécessite 25 fois moins d’eau que les bovins !
A nous de prendre en compte ce nouvel ingrédient et de le faire progressivement entrer dans notre régime alimentaire. Pour contribuer à cette découverte, ces photographies nous proposent une représentation imagée de sa culture. Nous avons une vision emblématique d’un champ de blé ou d’une vigne, d’un verger… mais quelle image retenir de la production artisanale de la spiruline?

samedi 9 février 2013

Actualité Février 2013: "Entre terre et saveurs".

Retrouvez la série photographique "Entre terre et saveurs" de Peggy Ferron-Callot, exposée aux Photographiques du Mans du 9 au 31 mars 2013.
 http://actuphoto.com/23810-les-photographiques-du-mans-font-leur-festival.html

Le livre "Entre terre et saveurs"
est disponible sur le blog: http://ferroncallot.blogspot.fr/ ou au 06 99 00 13 67.

Actualité Janvier 2013: "manger".

Un catalogue d'images présente les 6 projets photographiques sous le titre de "manger".
Il comprend également un texte de Patrick Piro, journaliste collaborateur à Politis.

On a failli bouffer

    « Aglaë, ma puce, t’as bien pris tes pilules bleues, aujourd’hui ? Je sais que tu préfères les roses, mais il faut des protéines pour grandir ! ». On lui a répété mille fois. On a un problème : depuis l’âge de trois ans, Aglaë fait de la pilulo-sélection. Le médecin dit qu’il faut absolument réagir, son développement physique et intellectuel est en jeu…
    Aujourd’hui encore, je fantasme sur ce fantasme qui a effleuré quelques dérangés en blouse blanche, dans ces années 1970 encore plus follement éprises de débilités technos que le 21ème siècle : en l’an 2000, exposaient certains, triomphants, on en aurait fini avec la corvée des repas. Hop, quelques gélules contenant un concentré d’éléments nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme, et on passe à autre chose.
    Sous l’empire de fièvres étriquées similaires, on a vu les étals s’appauvrir. Trop de variétés de pommes plombent-elles la rentabilité de la distribution ? On a simplifié : une verte, une jaune et une rouge, c’est bien suffisant pour le consommateur. Les boulangers ont chargé leurs rayonnages de pain blanc, l’incomparable miche au levain se faisait rare : trop de travail, et puis, « c’est le client qui veut ça » (l’inoxydable axiome servi par le commerce).
    Manger, un temps, a failli devenir bouffer, voire absorber un kit nutritionnel.

    Mamie est partie en 1998. Papi, je ne l’ai pas connu, il est décédé jeune. Je porte son prénom. Ils vivaient à Kouba, où ils sont nés, dans les hauts d’Alger. La guerre est passée par là, creusant des abîmes insondables dans les cœurs, des coupes claires dans les histoires de vie, des silences définitifs.
    Mamie faisait la mouna comme personne. Son fils — mon père —, a repris un jour le flambeau, longtemps après les « événements ».
   
    Ado, je n’y ai vu que de la brioche. Une mie un peu serrée, fleurant l’anis et l’orange. Il enfournait huit mounas le samedi, et on en avait pour la semaine. On était princes ! Et puis un jour, la production s’est tarie, sans explication.
    Des années après, j’ai voulu briser les serrures du passé. Honorer mon rendez-vous avec l’Algérie. Je m’y suis employé en frappant à coups timides sur des portes calfeutrées. À petites doses, j’ai admis en moi ce patrimoine d’outre-Méditerranée. J’ai décortiqué la guerre. J’ai cuisiné mon père. J’ai entrevu l’Histoire et des blessures jamais cicatrisées.
    Dans des tribus d’antan, des vainqueurs pensaient acquérir la vaillance de leurs ennemis morts au combat s’ils en dévoraient le corps. Pour ma part, je crois en la vertu cathartique de certaine mouna : sa dégustation m’éclairera sur des pans cachés de mon histoire. Je m’attends à escalader la grille d’un jardin des hauts d’Alger. J’y entreverrai deux enfants en sandalettes blanches jouer à cache-cache dans les effluves de bigaradier. Jusqu’à ce que la voix mélodieuse de mamie les appelle pour un goûter tout chaud défourné.
    Pour ce voyage, il me faudra faire la mouna de mes mains, et selon les préceptes familiaux. J’ai interrogé mon père et sa grande sœur. J’ai mis sur le coup ma cousine, fin cordon et fine mouche. Voilà, je détiens « the » recette !
    J’ai cru qu’il faudrait m’y ruer. Et puis non, j’ai attendu. Le levain avait à pousser encore un peu, pour développer tous ses arômes. Pour la brigade de cuisine de cette première, j’inviterai mon fils. Autant ne pas remettre à plus tard l’étape de la transmission.

samedi 31 décembre 2011

Entre terre et saveurs.














Peggy pose un regard qui m’enchante. Comme elle l’exprime si bien, l’un est dans tout et tout est l’un. Son travail d’interdépendance me séduit, car il m’immerge dans ma Terre, dans ma passion, ma raison d’être. Dans la série fusion, elle enlumine le souffle de la nature telle qu’elle nous parle. Au fil de la lecture, je me retrouve à mon retour de marché, réfugié dans mes pensées, dans mes élucubrations. Je songe à mes choix, au jardinier qui m’a offert son panier-paradis garni de trésors. Comment je les ai appréhendés, soupesés, examinés. Pourquoi je les ai éclatés. Oh ! Simplement, pour fixer leur parfums ! Et les goûter ! Incontestablement. Pour finalement me glisser dans leur peau. Le cadrage que pose Peggy sur les éléments et les choses, me projette dans des expressions savoureuses. Pénétrer ces photographies, c’est se poser, pour les goûter dans leur identité singulière, loin des fioritures qui envahissent bien trop souvent nos univers.
Là, l’architecture paysagère révèle des structures. Là, la luminosité d’un ciel éclate de sucrosité. Là, la fraîcheur d’une prairie perle les tranches de navets. Là, un nuage plus moutonneux nous aurait projeté dans une liaison plus dense, plus puissante, J’aime ces fusions qui suscitent la rêverie, qui nourrissent l’imaginaire. Riche de cette respiration intimiste avec la terre, traduite avec tant de bonheur par Peggy, la traduction plastique qui se façonne dans la cuisine se fait naturellement. La nature nous souffle, toujours et encore, de tendre à l’essentiel ! Nourris de cette interdépendance, les bougés, les flous, les fondus traduisent par leur élégance le juste mouvement : le glissé délicat d’une pâte fragile, la dextérité de la taille d’un légume, l’élégance de la pose d’une composition, le suivi
du ruban d’aligot… Tout compte fait, Peggy aiguise notre regard, affûte notre oreille, façonne notre langue, avive notre nez au véritable sens de la cuisine-nature.
Michel Bras.
Cuisinier, 2012.

mardi 22 novembre 2011

En culture et en vert

La spiruline est une micro algue passionnante à découvrir. Son histoire est très ancienne et ses propriétés nutritives redécouvertes entre les années 1940 et 1970 sont exceptionnelles. La spiruline déclarée "aliment capital" par la FAO pourra certainement à l'avenir contribuer à résoudre les défis alimentaires et environnementaux de  l'humanité.

Pour parvenir à prendre en compte ce nouvel ingrédient et le faire progressivement entrer dans notre régime alimentaire, il est nécessaire de nous construire une représentation imagée de sa culture. Nous avons une vision emblématique d'un champ de blé ou de tournesol, d'un verger ou d'un vignoble, des cultures maraîchères… mais à quoi ressemble la production artisanale de spiruline? (en France on compte aujourd'hui une cinquantaine de producteurs).

Il est donc important de connaître - et reconnaître - les modes de production de la spiruline, les techniques de récolte et de séchage, les différentes formes commercialisées… Nous pourrons alors engager une petite révolution: intégrer la spiruline à notre cuisine en inventant de nouvelles recettes pour en apprécier la saveur autant que l'originalité de sa couleur dans nos mets!
Catherine Tauveron.


Catherine.

lundi 21 novembre 2011

Plus vrai que nature.

...du parfait, sans une ride, du génétiquement uniforme, un gout standard d'un bout à l'autre de la planète, le vivant breveté...
la vraie vie est ailleurs.
Hervé Parain.






dimanche 20 novembre 2011

La vie était simple ...et la vie continue - Note d'intention

La vie était simple, rythmée par les 4 repas de la journée : petit déjeuner à 8h, déjeuner à midi tapante, goûter à 16h et dîner à 19h. Alimentation rustique, répétitive. Cette horloge journalière, parfaitement rodée semblait éternelle.
Et puis, et puis... un jour l'horloge se détraque, la santé défaille, c'est l'hospitalisation...
La froideur des perfusions, de l'oxygène, la prise de médicaments qui désormais rythme le temps : un véritable cataclysme émotionnel.
Le retour à la maison arrive enfin, plus jamais la douce horloge, une autre s'est installée... et la vie continue. Norbert Leroy.